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Rudy Kurniawan – histoire d’un faussaire

Posted in Edito

Last updated on 30 janvier 2019

Aujourd’hui, je vais sortir des sujets plus classique pour te proposer une histoire. Je ne sais pas si on peut le comparer à Arsène Lupin, mais c’est l’histoire romanesque d’un faussaire du vin.

Il s’agit d’une escroquerie hors norme qui n’a été révélée que parce que le faussaire a vendue des millésimes qui n’ont jamais été produits.

Un intriguant appel

Laurent PONSOT est négociant en vin C’est ancien directeur du Domaine Ponsot qui produit les célèbres Clos de la Roche et Clos Saint-Denis. Sa famille est dans le vin depuis 1872. Ce vigneron de Bourgogne est donc expérimenté et passioné par son métier. Il a largement contribué à démasquer l’escroquerie qui suit.

Dans les années 90, il a été contacté par un avocat et ami new-yorkais qui s’étonne de voir des lots de bouteille de Clos Saint-Denis de 1945 à 1971dans une enchère prévue quelques jours après. L’avocat qui connaît le domaine se demande s’il n’y a pas quelque chose d’étrange. Il contacte donc le domaine. Mais le domaine lui apprend qu’il n’a produit ce Clos Saint-Denis qu’à partir de 1982.

Saisie chez Kurniawan

Hors ces vins sont mis en vente par une maison d’enchères. La commissaire-priseur qui a certifié lui-même les bouteilles ne voit pas d’erreur et renvoi Laurent PONSOT dans ses 22 quand ce dernier le contacte. Donc le vigneron fait le trajet jusqu’à NY. Il voit des bouteilles qui ne sont pas que de son domaine, mais des plus prestigieux de France. Les prix s’envolent pour les autres car le lot de ses vins est retiré de la vente au dernier moment. Les sommes sont tout de même affolantes. Certains lots partent à plusieurs centaines de milliers de dollars.

La rencontre avec Rudy Kurniawan

Laurent Ponsot finit par rencontrer le vendeur des lots qui est Rudy Kurniawan. Laurent Ponsot fait des recherches sur ce personnage. Rudy Kurniawan serait un héritier d’une famille du pétrole chinois ou indonésien. Mais après quelques recherches, il n’en est rien. Les recherches mènent à découvrir que cette personne passe son temps à vendre des vins de grandes renommées. A l’aide de John Kapon, le commissaire priseur, ils organisent des ventes aux enchères.

En janvier 2010, le FBI est saisi suite à une plainte d’un collectionneur, Bill Koch. Le FBI s’entoure d’expert qui vont identifier que les vins sont des faux. De plus, Rudy Kurniawan n’est pas indonésien mais chinois et ne s’appelle pas ainsi pour de vrai. Son vrai nom est Zhen Wang Huang . C’est un sans-papier car il est venu au USA pour étudier mais que son visa n’a jamais été renouvelé. Le FBI fait une descente chez lui et trouve son atelier clandestin.

bouteilles de Kurniawan saisie par la justice américaine

C’est un atelier complet avec tout le nécessaire pour contrefaire des bouteilles de grandes valeurs est découvert à son domicile. Il y a des étiquettes de grands crus parfaitement imitées, des bouteilles de vin français ordinaires pour remplacer les vins. Tout est prévu dans les moindres détails. Les bouchons et les étiquettes sont vieillies pour faire croire à la vieillesse des vins. Tout est là dans son sous-sol. Tout est prévu pour imiter à la perfection les précieux flacons. Et ce sont quasiment uniquement des bouteilles françaises qui sont imitées avec des Bourgognes, des Rhônes ou des Bordeaux.

Après des mois d’enquêtes et de très nombreuses plaintes, il est alors condamné à 1 ans de prison. Dans cette histoires, des investisseurs ont perdus beaucoup d’argent. Bill Koch lui-même avait investit 4 millions de dollars dans ces bouteilles. Et cette affaire a rappelé à tous que le vin est aussi une denrée qui peut couter très cher. Il faut toujours se méfier des fausses bonnes affaires en la matière.

Ce faussaire a réussit à vendre pour près de 28 millions de dollars de vins contrefaits en toute impunité, pendant des années. La contre-façon de vins n’est pas nouvelle, mais elle souligne bien le fait que les spéculateurs n’y connaissent absolument rien car ils sont prêts à acheter des bouteilles sur un simple nom.
Cette histoire te passionne ? Tu en connais d’autres ? N’hésite pas à en parler dans les commentaires !

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