La question m’amuse à chaque fois qu’elle est posée : Pourquoi est-ce que tu ne fais pas ton propre vin ? A part lever les yeux en l’air et hausser les épaules, je n’ai pas de réponse. Mais j’ai tout de même fait quelques recherches sur le sujet que je te partage.
Il n’est bien sûr pas question de te montrer comment faire car je n’ai pas encore tenté l’aventure. Mais la question est de savoir si c’est vraiment possible
Le choix des raisins
Ma première question a été de savoir si je peux utiliser n’importe quel raisin du commerce. Car il en faut une bonne quantité du raisin pour faire un minimum de vin. Donc est-ce que je peux aller chez mon primeur et prendre le raisin courant ?
Destiné à la consommation courante, le raisin de table répond à un cahier des charges un peu spécifique. Il doit en effet être suffisamment sucré et goûteux pour que tout le monde puisse le manger. Il doit aussi avoir une chaire ferme, parfois être apyrène. Ce sont des raisins sélectionnés pour leurs qualités de tenu au transport ou gustative.
Les raisins destinés à la vinifications sont en général plus fragiles à la manipulation. Ils sont aussi beacoup plus acides afin de garantir au vin une tenue minimum dans le temps. Les raisins sont plus petits pour concentrer plus les arômes.
Il n’y a pas énormément de différence entre les différents types de raisin, mais les raisins de consommation courante ne sont pas adaptés à la production de vin avec un minimum de qualité. Il est tout a fait possible de manger du raisin destiné à la vinification mais il sera moins agréable à manger.
Il existe cependant des variétés qui sont plutôt qualifiées de mixte comme le muscat qui est consommé en tant que raisin de table et aussi vinifié. Donc si je veux faire mon vin, il est préférable de choisir une variété adaptée qui ne fera pas virer l’expérience au supplice gustatif. Mais attention, il est interdit de planter du raisin de cuve ou mixte sans autorisation. C’est strictement réglementer dans l’union européenne.
Comment faire son fin chez soi ?
C’est une pratique qui existe depuis bien longtemps. Je me souviens de mon grand-père qui me disait qu’il faisait du vin pour la consommation de tous les jours aux champs. C’était leur boisson pour tenir le coup avec des journées harassantes. Ca existe toujours et il y a beaucoup de monde qui fait son vin. Je ne vais pas détailler sa fabrication, tu trouveras des tutauriels sur Youtube ou ailleurs très facilement.
Donc il faut dans un premier temps avoir le raisin. Beaucoup prennent des raisins de table type Aladin, Perdin ou Cantin ou des variétés locales. Ensuite il faut respecter les étapes suivantes :
- Egrapper et érafler les raisins.
Erafler signifie que tu enlèves la rafle. C’est le pédoncule qui maintient le raisin en grappe. Tu peux le laisser mais tu auras plus d’âpreté et de notes végétales. - Fouler le raisin. Il y a des méthodes manuelles (avec les mains ou les pieds) ou mécaniques pour le faire. Le but est d’éclater le raisin pour faire sortir la pulpe et le jus.
- Mettre en cuve. Pour laisser le vin macérer, il faut le mettre en cuve. Nul besoin de faire des grandes cuves, il faut juste des petits bidons qui te permettront de manipuler facilement le vin. La cuve ou le bidon doit avoir un système de soupape (bonde) car la fermentation va produire du gaz carbonique.
- Ajouter les levures de fermentation si tu ne veux pas uniquement faire confiance aux levures naturelles
- Stocker les fûts ou bidons dans un environnement qui ne tombera pas en dessous de 10°C (neutralisation des levures) et qui n’ira pas au dessus de 35°C (mort des levures)
- Une fois la fermentation alcoolique terminée, il faut retirer le moût et le filtrer. C’est l’étape de clarification. Elle se fait avec linge propre de préférence. C’est ce qu’il y a de plus simple pour faire son vin à la maison.
- C’est le début de la fermentation malolactique et de la maturation.
- Il ne reste plus qu’à mettre le vin en bouteille et à le déguster petit à petit.
Il y a quand même pas mal d’étape mais tout est réalisable chez soi à conditions d’investir un peu
L’investissement n’est pas si important et il est possible de se passer du pressoir qui représente le plus gros centre de coût
En fait, je sais pourquoi je ne fais pas mon vin moi-même. Chacun son métier. Car là je ne te présente que la façon de faire ton vin chez toi, mais le processus pour avoir un très bon vin est bien plus compliqué. Mais ça, c’est une autre histoire…
Qu’en penses-tu ?
