Cette semaine, je vous emmène en Suisse. Enfin, c’est plutôt Rémy Fuchs de Swiss Wine, site de référence sur la production de vin en Suisse.
Le vin suisse s’exporte peu à l’étranger, c’est pour cela que sa notoriété n’est pas toujours celle qu’il mérite. Je vous propose 5 chiffres clés pour en savoir un peu plus sur ce vignoble et ses vins :
14 700 est le nombre d’hectares du vignoble suisse.
C’est assez petit si l’on compare au vignoble français de près de 800 000 ha… Cependant, il est intéressant de noter que la Suisse se positionne au 20ème rang mondial par la surface de ses vignes, 132ème au rang mondial par sa surface de 41 285 km2 et se place donc 10ème au ratio entre la surface du pays et de ses vignes. Le vignoble suisse est donc loin d’être négligeable au sein du vignoble mondial.
L’historique viticole de Suisse date depuis plus de 20 siècles.
La vigne dans ce pays date de l’empire romain. Les Romains ont implantés des vignes au nord des Alpes et dans les différentes régions viticoles suisses. Ils ont transmis leurs connaissances et leur savoir-faire. Nombreux sont les cépages dont le nom provienne du latin.
A la chute de l’empire romain, le vignoble a été repris par les moines cisterciens qui ont repris les parcelles existantes, les ont entretenues et en ont plantés de nouvelles. C’est à partir du 15ème siècle que des privés commencent à planter de la vigne sur leurs terrains. Au 17ème siècle, le commerce du vin apparaît comme florissant, il s’agit d’un grand avantage économique. Au 19ème siècle, l’arrivée du phylloxéra, du mildiou ou l’oïdium mettent à mal le vignoble européen. L’encépagement en Suisse est modifié, on y replante des pieds de vigne américains et on sélectionne des cépages plus favorables au climat suisse. Au 20ème siècle, en Suisse pour se différencier et faire face à une concurrence européenne accrue les vignerons se positionnent pour la qualité et préfèrent limiter les rendements pour proposes des vins qualitatifs
6 régions viticoles composent le vignoble suisse.
Chaque région possède ses
caractéristiques en termes de régions ou sous-régions, son climat,
ses sols et ses cépages. Le Valais, situé au cœur des
Alpes, est le premier canton viticole de Suisse, il s’agit de la
continuité de la Vallée du Rhône. Puis, on trouve le canton de
Vaud qui se trouve au bord du lac Léman, il s’agit du
deuxième canton viticole de Suisse. La Suisse alémanique est
composée de plusieurs cantons. Ses vignobles se veulent plus
dispersés.
On trouve ensuite le canton de Genève,
région avec la plus forte densité viticole. Ses vignes se situent
plutôt en plaine ou sur des collines. Le Tessin, est le
canton suisse italien. Il profite d’un climat plus méditerranéen
avec des fortes précipitations. Finalement, la région des
Trois-Lacs composé de Neuchâtel, Berne et Fribourg constitue la
dernière région du vignoble suisse.
Plus de 240 cépages différents plantés dans le vignoble suisse. Chaque région possède ses spécialités ou ses cépages de prédilection.
Les quatre cépages que l’on retrouve le plus sont le Pinot noir, le Chasselas, la Gamay et le Merlot. On trouve ensuite des cépages traditionnels comme le Chardonnay, le Sauvignon. Cela permet aux vignerons suisses de se comparer aux vignerons du monde entier en montrant leur savoir-faire et l’adaptation de leur terroir.
Les nombreux cépages indigènes suisse font la fierté du vignoble suisse, l’enrichissent et créent la diversité de ce vignoble. On peut citer le Chasselas, principalement présent dans le canton de Vaud et en Valais sous le nom de Fendant ou encore la Petite Arvine et l’Amigne (Valais), le Completer (Grisons), la Bondola (Tessin), le Räuschling (Zurich), le Cornalin et l’Humagne rouge et blanc (Valais). Tous ces cépages sont une fierté et contribuent à la richesse du vignoble suisse.
Environ 7000 vignerons cultivent le vignoble suisse. Ces derniers souhaitent avant tout proposer le meilleur de leur vignoble en respectant leur terroir et les cépages.
Nombreux sont les domaines qui ont apportés de la richesse au vignoble suisse, soit avec leur savoir-faire, soit avec leur esprit précurseur ou avec leur amour pour la vigne. On peut entre-autre citer :
- À Genève, le Domaine des Curiades a été le premier à planter de l’Aligoté à Genève, un peu par hasard, mais c’est aujourd’hui une de leurs spécialités.
- En Valais, le Domaine de Beudon a été un des pionniers en matière de culture biodynamique.
- A Neuchâtel, le Château d’Auvernier qui existe depuis 1603 et qui chaque jour perpétue la tradition en proposant par exemple deux spécialités locales : l’œil de Perdrix, un rosé de pinot noir et un Chasselas non filtré.
Le vignoble suisse se veut petit par sa taille, mais grand par sa diversité. Et sa diversité est autant présente dans ses régions viticoles avec ses nombreux microclimats et ses vignobles d’exception comme celui du Lavaux, classé au patrimoine de l’Unesco, que dans la variété de ses cépages et l’esprit novateur de ses vignerons suisse. Les vignerons restent attachés aux traditions, mais sont également ouverts à de nouveaux cépages ou prêts à se tourner vers de nouvelles techniques de culture (Biologique ou adaptation au changement climatique.)