S’il est important de connaître les grands vins, il est tout aussi importants de savoir ce qu’est un second vin. Et les deux vont souvent de paire. Longtemps cantonné à une région bien précise, cette pratique s’est démocratisée. Mais pour l’amateur, est-ce qu’investir dans un second vin n’est pas hasardeux ?
Définition
Avant de voir comment les seconds vins sont apparus, qu’est-ce réellement un second vin ?
Les seconds vins sont des vins faits pour être vendus au grand public. Ils ne sont pas destinés à être vendus en vrac ou pour des assemblages en négoce.
Il s’agit de réserves déclassées de plus grands vins. Quand je parle de plus grands vins je parle surtout des grands crus classés. Car à peu près tous les grands domaines ont des seconds vins.
Les raisins proviennent en général du même terroir et sont vinifiés par les mêmes personnes. La différence est sur le choix de ce qui va être vinifié. Les grands domaines, les grandes maisons, sont très strictes sur ce qui doit sortir de leurs caves. Tout ne peut pas être commercialisé. Donc les parcelles sont vinifiées indépendamment et assemblées pour produire le grand vin. Si une parcelle ne produit pas un bon vin ou un bon candidat à l’assemblage, elle est écartée. Il peut s’agir de parcelles avec des vignes plus jeunes ou des pieds différents. Ça peut être aussi lié à une exposition aux éléments plus complexe certaines années, etc. Les raison d’écarter une parcelle sont multiples. Si une année a donné de très bons résultats partout, le domaine peut décider d’écarter une partie de la production pour limiter le nombre de bouteilles produites.
Dans tous les cas, on obtient plus ou moins le même vin mais avec des prétentions olfactives, gustatives et de garde différentes.
Le vin peut être plus âpres, moins équilibré ou avec un potentiel de garde résolument plus court. C’est un second vin.
Historique
Les seconds vins sont apparus dans le bordelais. Cette pratique est apparue très tôt dès le 19° siècle. C’est rare mais ça arrive qu’un grand cru produise un second vin. Selon plusieurs sources le château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande a envoyé dès 1874 son second vin à l’Exposition de Moscou. Le Pavillon Margaux existerait quand à lui depuis 1904
C’était donc épisodique au commencement. Les seconds vins n’étaient pas systématiques. Il représentaient une alternative quand le vin était de suffisamment bonne qualité pour être vendu. Avant les années 70, la vinification ne se fait pas vraiment de la même manière qu’aujourd’hui. On ne parle pas ou peu de fermentation malolactique par exemple. Donc il n’est pas rare que les production ne soient pas bonnes pour la vente.
La pratique en plutôt de vendre en vrac à des négociants pour récupérer un peu de trésorerie.
Mais si le vin est bon, mais pas suffisamment pour être vendu sous l’étiquette d’un Grand Cru, pourquoi le vendre en vrac ? C’est le raisonnement qui conduit à la production des de vins moins qualitatifs mais suffisamment pour être vendus à des particuliers
Devant l’engouement pour ces vins déclassés, les grands domaines se sont rendus compte qu’il était plus rentable de vendre le vin en bouteille.
Certains grands vins deviennent spéculatifs, surtout quand le premier vin est déjà difficile à acquérir.
Avis
Les bonnes années les seconds vins sont valent largement les premiers vins.
Beaucoup d’amateurs soulignent que le rapport qualité prix est plus en faveur des crus bourgeois que des seconds vins à cause de leur côté spéculatifs.
Mais il est sûrs qu’il est préférable d’acheter un second vin dans les bonnes années.