C’est en écoutant l’excellent podcast de Vinsta – Les nouveaux visages du vin – que j’ai eu envie d’écrire au sujet de ce phénomène encore discret mais bien mature : les chais urbains.
Un concept simple
Le concept est apparu au USA sur la côte ouest dans les années 2000. Il s’est diffusé dans le reste des Etats Unis avant de voyager au Japon, en Angleterre et d’arriver en France par la Belgique.
L’objectif est de faire du vin en ville. Pour faire du vin en ville, il faut donc faire venir le raisin en ville afin de le vinifier sur place.
Mais pourquoi faire du vin en ville ?
Certains répondraient, pourquoi pas. En fait, plusieurs raisons sont valables.
La première serait de rapprocher la production des consommateurs. Le consommateur peut ainsi savoir d’où vient son vin et comment il est fait. En approchant ‘outil de production, il est plus facile pour le consommateur de comprendre et d’être instruit sur la manière dont est fait le vin.
La seconde est de réduire l’impact environnemental. La ville est à la croisée des chemins. Comme c’est un point de passage pour le vin, les consommables, la distribution, etc., il est plus simple de faire venir uniquement le raisin qui est la seule denrée qui n’est pas disponible dans les grandes villes. En combinant avec des contenant consignés, l’impact écologique est plus faible pour le chais urbain. Ça nécessite cependant que le raisin soit produit localement. Ce doit donc être une démarche globale et réfléchie.
Un outil éducatif
Produire du vin en ville à un effet important sur l’éducation vis à vis du vin. En amenant la vinification et l’élevage est ville, on produit sous le nez du client. Il peut venir voir à toute heure comment ça se passe. Il peut venir voir les étapes en fonction des différentes périodes de l’année.
C’est aussi éducatif pour les vignerons. Quand un producteur se lance dans la production de vins, il n’a pas forcément envie de cultiver la vigne. Il n’a qu’à acheter les raisins de cuve et ensuite, il faut le vinifier. C’est une étape alternative à la négoce.
Des effets de bords à surveiller
Produire du vin en ville peut soulever quelques questions. La première est de savoir comment le producteur va trouver les raisins. Est-ce qu’il peut trouver une filière de qualité et pérenne dans la temps ?
La seconde est sur les levures. Ces micros organismes sont présents sur les baies naturellement. Mais dans le transport, une partie peut être détruite. Ensuite, il y a les levures qui sont dans le chai. Ces levures interviennent aussi dans la production, et quels genres de levures peut-on trouver en ville ?
Il y a aussi l’effet de la pollution sur la production d’un bien de consommation destiné à être ingérer qu’il faut prendre en compte.
Enfin il faut prendre en considération que la fermentation de raisin peut engendrer des nuisances pour les voisins. En effet, cette activité dégage des odeurs qui pourraient incommoder les voisins.
Ce phénomène n’est pas nouveau et présente une démarche dans l’air du temps. La qualité des vins n’est pas à remettre en cause, mais elle sera certainement insuffisante pour beaucoup d’amateurs avertis.
Je vous met ci-après la liste des micro wineries en France que j’ai trouvé.
N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire.
- Microscosmos, Fabienne et Lukas Völlmy, Marseille
- L’Abri, Franck Pasquier et Edgard Baudin, Marseille
- POUR, Nathalie Cornec, Marseille
- La Winerie parisienne, Adrien Pélissié, Julien Bengué et Julien Brustis, Montreuil
- Les vignerons parisiens, Mathieu Bosser, Frédéric Duseigneur, Emmanuel Gagnepain, Michel Grupper
- Bras de Fer, Benjamin et Nicolas Ferchaud, Nantes
- Les Chais du Port de la lune, Laurent Bordes et Annica Landais- Haapa, Bordeaux
- Micro-Winerie, Maxime Rozes ; Philippe Barres et Jean-Benoît Perello (Darwin)
- Le Chai Saint-Olive, Grégoire et Franck Saint-Olive, Lyon
- 1006, Pauline Lair, Angers
- Uva, Pablo Siranossian, Mathilde Bayle et Olivier Gauthier, Sète
- Chais Rémois DOCk, Laure et Fabrice Renaud, Bétheny (Reims)
