La viticulture est un métier agricole. C’est donc un domaine exigeant qui demande beaucoup de soins et d’attention. La vigne est une plante qui est régulièrement attaquée par toute sorte d’agresseur :maladies, insectes et champignons, qui peuvent nuire à sa santé. Parmi les maladies les plus courantes, on peut citer l’oïdium et le mildiou, qui endommagent les feuilles et les raisins, ainsi que le court-noué et l’eutypiose, des virus du bois qui peuvent causer la mort du cep. Les insectes, comme les papillons cochylis et eudémis, pondent également dans la vigne et causent des dégâts considérables aux feuilles et aux raisins.Et tout ça sans parler du climat (grêle, sécheresse, gel, etc.)
L’usage des produits phytosanitaires
De l’habitude…
Pour lutter contre ces maladies et ces insectes, les viticulteurs ont longtemps utilisé des produits chimiques, tels que des fongicides, des insecticides et des herbicides, pour éradiquer les parasites et gêneurs de la vigne. Ces pratiques ont souvent des effets néfastes sur l’environnement et la santé des travailleurs et des consommateurs. La qualité du vin produit semble aussi touchée, même si de grands vins font usage de ces produits.
L’objectif de ces produits est souvent de traiter le mal à la source en vue de l’éradiquer définitivement, ou du moins sur un cycle végétatif. Le succès n’est pas définitif au final, car les ravageurs deviennent résistants, et les entreprises qui vendent ces produits ont besoin d’en vendre régulièrement pour prospérer. L’intérêt de ces entreprises n’est donc pas de vendre des produits éradiquant les maladies ou les nuisibles, parfois les levures.
vers le changement
De plus en plus de viticulteurs se tournent vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, comme l’agriculture raisonnée, l’agriculture biologique et/ou la biodynamie. L’agriculture raisonnée vise à maintenir la pression des maladies et des parasites en deçà des niveaux de risque de dévastation, sans chercher à les éradiquer complètement. Cela se fait en utilisant des techniques de surveillance et de prévention, telles que l’observation des conditions météorologiques, la mise en place de barrières physiques, l’utilisation de pièges à phéromones pour attirer les insectes loin des vignes, et l’application de produits chimiques seulement lorsque cela est absolument nécessaire.
L’agriculture biologique et la biodynamie vont encore plus loin en utilisant des produits dits « naturels » pour protéger la vigne contre les maladies et les parasites. Ces pratiques interdisent l’utilisation de produits chimiques synthétiques et se concentrent sur l’utilisation de substances naturelles, telles que la bouillie bordelaise, le soufre, la prêle et l’ortie. La bouillie bordelaise, qui est un mélange de sulfate de cuivre et de chaux, est utilisée pour lutter contre le mildiou et l’oïdium, tandis que le soufre est utilisé pour lutter contre les acariens et les maladies fongiques. Les tisanes à base d’herbes, comme la prêle et l’ortie, sont également utilisées pour renforcer la résistance de la vigne aux maladies et aux parasites.
Des pratiques respectueuses
Ces pratiques plus respectueuses de l’environnement ont de nombreux avantages pour les viticulteurs, les consommateurs et l’environnement, alliées à une présence plus importante dans la vigne. Elles permettent de produire des vins de meilleure qualité, en préservant les saveurs et les arômes naturels des raisins, sans les altérer avec des produits chimiques. Elles réduisent également les risques pour la santé des travailleurs, des riverains et des consommateurs, en limitant l’exposition aux produits chimiques toxiques.
Enfin, elles protègent l’environnement en réduisant la pollution des sols, de l’eau et de l’air, en préservant la biodiversité et en réduisant l’impact climatique de la viticulture.
Plus d’attention à la vigne
Il est tout de même important de noter que ces pratiques plus respectueuses de l’environnement ne sont pas exemptes de défis. Les viticulteurs doivent être très attentifs aux conditions météorologiques et aux signes de maladies et de parasites, afin de pouvoir intervenir rapidement et efficacement si nécessaire. Ils doivent également être prêts à accepter une certaine perte de rendement, car les pratiques plus respectueuses de l’environnement peuvent parfois entraîner une diminution de la production de raisins. L’objectif devient la qualité en opposition à la quantité.
De plus, il est important de noter que l’agriculture biologique et la biodynamie ne sont pas nécessairement synonymes de qualité supérieure ou de goût plus authentique. Il est tout à fait possible de produire des vins de qualité exceptionnelle en utilisant des pratiques plus conventionnelles.
De même, il est possible de produire de mauvais vins avec des des raisins de qualité. Il ne faut donc pas trop imbriquer la qualité d’un vins avec la méthode de culture de la vigne, car si le travail extérieur est important, il ne s’arrête pas là. L’élevage, la vinification, les étapes sont encore nombreuses.
La viticulture est un métier exigeant qui demande beaucoup de soins et d’attention, afin de protéger la vigne contre les maladies, les parasites et les aléas climatiques. Les pratiques plus respectueuses de l’environnement se multiplient et se généralisent dans les exploitations française. Ce développement a aussi sont revers sur le rendement et sur le prix de la production. Il faudra donc passer par l’acceptation du consommateur de payer plus cher et local car ces pratiques sont loin d’être répandues dans le monde.