Le vignoble d’Auvergne est l’un des plus méconnus de France, malgré son histoire riche et prestigieuse. Actuellement, il compte 400 hectares de vignes dont 400 en Côteaux d’Auvergne, ce qui le rend assez confidentiel. À titre de comparaison, le petit vignoble du Jura s’étend sur 1900 hectares, soit plus du double. Cependant, à la fin du XIXe siècle, le vignoble auvergnat était l’un des plus grands de France. Il s’étendait sur plus de 40 000 hectares, dépassant même la Bourgogne, la Provence et la Champagne.
L’Auvergne, une région viticole historique
Le vin en Auvergne ne date donc pas d’hier. En témoignent les amphores retrouvées sur des sites historiques tels que Gergovie, attestant de sa présence dès l’époque romaine. À cette époque, le vin était importé par les Romains, comme dans d’autres régions telles que le Languedoc, la Provence et la vallée du Rhône. Au Vème siècle, des parcelles de vignes étaient déjà nombreuses en Auvergne. Le vignoble auvergnat n’a cessé de grandir et de se développer.
A partir du16ème siècle, les vins d’Auvergne ont été reconnus grâce au roi Henri IV. Il appréciait leur qualité et leurs caractéristiques. Quelques décennies plus tard, Louis XIV est devenu un autre amateur de premier choix des vins d’Auvergne. Il appréciait en particulier les crus de Chanturgue de Châteauguay qui existe encore aujourd’hui.
L’age d’or du vin auvergnat
Le 17ème siècle a marqué le début de l’âge d’or auvergnat et de ses cépages. Les vins d’Auvergne étaient alors de plus en plus demandés, notamment à Paris. Mais il fallait organiser le transport de ces vins. Pour cela, les vignerons ont développé le transport fluvial. Ils ont fait remonter les cargaisons jusqu’à Paris en passant par l’Allier, la Loire, puis la Seine.
Au 18ème siècle, le vignoble auvergnat occupait plus de 20 000 hectares, et des centaines de caves ont été construites dans les environs de Clermont-Ferrand pour stocker la production en attente de transport vers Paris. Grâce aux vins, mais aussi à la pierre de Volvic, au papier et au bois, le commerce auvergnat a prospéré.
Cependant, à la fin du 19ème siècle, le phylloxéra, le fameux parasite américain, a débarqué en France. Il a décimé les différents vignobles, sauf celui de l’Auvergne, qui a été épargné. Quel aubaine ! Le Puy-de-Dôme est alors devenu le troisième département viticole de France, avec plus de 40 000 hectares de vignes recensées à cette période. Cependant, en 1895, le phylloxéra a fini par atteindre les vignes auvergnates. Il a décimé la quasi-totalité du vignoble, qui a dû être replanté.
Un nouveau départ
Enfin, malgré ces difficultés, certains vignerons ont continué à cultiver la vigne en Auvergne. Le travaille mais à une échelle beaucoup plus modeste. Aujourd’hui, le vignoble auvergnat compte seulement 800 hectares de vignes, principalement situés dans le Puy-de-Dôme et le Cantal.
Malgré sa petite taille, le vignoble auvergnat a réussi à se faire une place sur la carte viticole de la France. Les vins d’Auvergne sont souvent décrits comme étant frais, fruités et élégants, avec des notes minérales et épicées. Les cépages les plus utilisés sont le gamay et le pinot noir pour les vins rouges, et le chardonnay pour les vins blancs.
Il est possible de déguster des vins d’Auvergne dans les caves et chez les vignerons de la région, ainsi que dans certains restaurants locaux. Les vins d’Auvergne sont également présents sur les cartes de certains cavistes et épiceries fines en France.
Le vignoble auvergnat a connu des heures de gloire par le passé, mais a dû faire face à de nombreuses difficultés au fil du temps (éloignement, parasite).
Malgré cela, les vignerons ont su préserver leur savoir-faire et produire des vins de qualité qui méritent d’être découverts et dégustés. Si vous avez l’occasion de goûter un vin d’Auvergne, n’hésitez pas à le faire !