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Le Liban – producteur de vin

Posted in Régions et terroirs

Alors que le Liban vit des moments compliqués, il m’est venu l’idée de parler de leurs vins… comme un hommage. J’ai travaillé plusieurs année avec ce pays et j’ai pu découvrir certains de ces vins. Terre de soleil, le Liban se relève toujours de ses blessures qui laisse des traces.
Et dans ce coin du monde, il peut paraître surprenant de voir que des alcools sont produits. Et pourtant, le Liban produit du vin depuis plus de 6000 ans. Les phéniciens ont fait connaître son vin au monde. Mais l’HHistoire a amené la production à ralentir voir pratiquement s’arrêter. Alors pourquoi et que vaut le vin libanais aujourd’hui ?

Le Liban : un vignoble millénaire

C’est officiel dès le 5° millénaire avant notre aire, le vin est produit depuis la région de Zahlé sur la plaine de Bekaa. La légende prête à Noé la première plantation d’un pied de vigne. Mais il aurait été aidé par le diable qui cherchait à enivrer les hommes pour qu’ils se comportent comme des porcs (sic).
Revenons à nos raisins. En ces temps reculés, le vin produit est le chalibon , un vin cuit blanc, très apprécié des rois perses. La région de la montagne du Liban a prospéré grâce à ce commerce un long moment.

les jésuites au Liban pendant la Grande Guerre

Puis la conquête de la région par les arabes et les ottomans dès le 5° siècle met fin à cet état. Les croyants n’ont pas le droit de consommer des boissons enivrantes. La production de vin s’arrête à part pour quelques monastères maronites et orthodoxes implantés là. Ce ne sont pas des gaulois qui résistent encore et toujours à l’envahisseur. Non pour les besoins du culte, ils ont l’accord des musulmans de préparer du vin. Le raisin produit sert alors surtout à produire de l’arak qui est un alcool de vin distillé puis coupé à l’anis vert et qui subit une seconde distillation comme le cognac.

carte du Liban

Une situation géographique favorable

Aujourd’hui, le Liban compte un peu plus de 6 millions d’habitants. C’est un pays du Moyen-Orient qui se situe au bord de la Méditerranée. Il y a une montagne qui coupe le pays en deux sur sa longueur (le Mont-Liban)et une autre qui le sépare de la Syrie (l’Anti-Liban). Au milieu se trouve la plaine de Bekaa, propice à la culture par sa situation. On retrouve la culture du raisin surtout dans la partie centrale de la plaine. Cette partie de la plaine est plus sur un climat type continentale une partie de l’année avec une période sèche d’avril à octobre.
Le sud de la plaine à des hivers humides et des étés secs mais avec des nuits qui sont plus fraiches. Il y a donc plus d’amplitude hydrique.
Le tout est sur un sol plutôt argilo-calcaire avec peu d’humus.

Quelques vignobles se sont installés sur la partie nord de la côte maritime, à partir du Mont Liban. La côté est plus sablonneuse avec des altitudes basses.

La renaissance du vin libanais

Pourquoi parler de renouveau alors que le Liban est l’un des berceau du vin ? Parce que. Ca vous va ? Non alors disons qu’à partir de la fin du 19° siècle et du début du 20°, il y a beaucoup de conflit au Moyen-Orient qui ouvrent des portes.

(C’est pour faire simple. Ce n’est pas un blog de géopolitique non plus.)

Le Liban redécouvre son passé viticole et la mise sous protectorat français accélère ce développement. La vallée de la Bekaa est considéré comme le grenier agricole de la région. C’est là que ce trouve les monastères et les vignes venant d’Algérie sont plantées pour redonner un nouveau souffle.
Le château Ksara est l’un des premiers dans ce cas rapidement suivi par le Domaine des Tourelles. D’autres nom suivront peu à peu comme le chateau Musar dans les années 30, reconnu internationalement suite au travail de Serge Hochar, fils du fondateur du château Gaston Hochar. Je pourrais encore citer le château Kefraya fondé par Michel de Bustros

Il est difficile de parler du Liban sans parler de la guerre. Lors d’un voyage au Liban, je me suis aperçu que tout le monde à une histoire avec la guerre. Des chars qui débarquent dans un jardins ou des enfants jouent aux mouvements de population. Tous les libanais ont un rapport à la guerre de 1975. Elle met alors le marché local à mal et la production comme les nouveaux projets ralentissent.

Une nouvelle génération

Il aura fallu attendre la fin de la guerre pour voir de nouveaux visage, de petits domaines comme Wardy, Massaya, Héritage, etc. qui cherchent à se démarquer de l’ancrage traditionnel des domaines cités avant.
Dans les années 2000 une troisième vague fait sn apparition avec des microdomaines très audacieux. Ils s’orientent plus vers la production haut de gamme en quantité très limitées.
Et aujourd’hui une quarantaine de domaines se partagent ce patrimoine qui a très largement débordé de la Békaa. Ils permettent de créer plusieurs types de vins. Ce sont des vins du soleil avec beaucoup de couleur et de structure.

Certains comme Faouzi Issa ne jure que par le cabernet ou le cinsaut. D’autres producteurs défendent des cépages indigènes, tels que Merwah et Obaideh. Le Château Ksara a lancé son premier 100% Merwah en 2017. Château Kefraya s’inscrit aussi dans cette logique autochtone allant jusqu’à élevage des vins en amphore.
Il y a des vins modernes (très charnus avec une explosion de saveurs) et des vins avec un style plus ancien. Il y a aussi du très bon et du beaucoup moins, comme un peu partout.

Une chose est sûre, les vin libanais ont acquis leurs lettres de noblesse et une partie des producteurs se démarquent à l’international. Un juste retour des choses pour ce pays si généreux et trop souvent chahuté.

Il y a encore beaucoup de choses à dire sur les vins du Liban mais il est compliqué d’être exhaustif tant la production est à l’image du pays. D’une extrême diversité ! Si 17 confessions religieuses se partagent le pays, l’encépagement est bien plus pléthorique. Si vous souhaitez un article sur les domaines plus spécifiquement n’hésitez pas à le mettre en commentaire.
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