Par le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt en 1152, l’aquitaine était anglaise. Trois siècles de règne anglais ne s’effacent pas facilement, mais que se passa-t-il ?
Dès la fin du 12° siècle, Henri II fait construire une deuxième enceinte pour protéger les commerces. En 1203, Jean sans Terre, fils d’Aliénor, supprime la grande coutume, cette taxe sur les exportations qui bloquait le développement des ports de Bordeaux, Dax et Bayonne. En échange, il obtient le soutien actif de ces villes contre le roi de France. L’Aquitaine expédie alors beaucoup de vins en Angleterre, qui apprécie ces french clarets, rouges très légers qu’on produisait alors, et qu’on buvait dans l’année.
Au XIVe siècle, la population de Bordeaux a explosé, environ 30 000 habitants. Les exportations de vins de Bordeaux vers l’Angleterre atteignent quatre-vingt-trois mille tonneaux par an, soit environ 750 000 hl. Si les vins prennent le nom du port d ‘expédition, ils ne proviennent pas seulement du bordelais, mais de tout le Bassin aquitain, descendant la Dordogne, la Garonne et ses affluents jusque dans le Tarn.
Cependant, dès 1241, Bordeaux avait su se protéger en obtenant des Anglais le « privilège des vins de Bordeaux », qui interdisait aux vins du Haut Pays l’accès du port de Bordeaux avant le 11 novembre (date repoussée ensuite au 25 décembre). Ce qui leur permit d’écouler leur récolte en priorité. En 1453, à la fin de la guerre de Cent Ans, l’Aquitaine redevient française, mais Bordeaux conserve son « privilège » jusqu’en 1776 !